« Philippe Pastor, Terre & Métamorphoses », nice-matin week-end, 7 juin 2019

Les transformations de la terre ont inspiré l’artiste monégasque qui veut nous faire réfléchir sur les désastres que l’on inflige à notre planète à travers l’exposition Terre & Métamorphoses.

Par Alain Maestracci

 

Un coup de cœur direct. La galerie est petite mais les toiles sont grandes. Dans tous les sens du terme. Une explosion de couleurs ou pas, car certaines toiles sont monochromes. Toutes évoquent la nature défigurée. On se souvient de son travail sur les arbres brûlés, effectué après les incendies qui avaient choqué Philippe Pastor.

Cette fois-ci, dans l’exposition Terre & Métamorphoses, on peut voir trois toiles de la série Avec le Temps. Des compositions abstraites qui évoquent le déchaînement des éléments. Ce qui frappe, c’est la force de ces tableaux sans nul doute amplifiée par la technique employée par l’artiste. Il utilise de la colle pour fixer les pigments, des feuilles ou des aiguilles de pins qu’il va ramasser lui même et de la résine. La taille des tableaux est proportionnelle à celle de sa colère contre le mal que l’on fait à la nature.

Dans la série Avec le Temps, chacun lira une colère céleste, un orage qui casse tout ou encore une source profonde d’où jaillit, quand même, de l’espoir. Mais sur toutes ces toiles, l’œil est attiré par un pigment bleu. Un bleu magnifique que Philippe Pastor a trouvé au Maroc, sur le mont Atlas.

C’est dans ses ateliers, à Monaco ou en Espagne, qu’il réalise ses œuvres géantes, souvent en étalant les toiles dans un grand jardin. Puis, il les laisse parfois plusieurs mois, dehors, au soleil pour qu’il craquelle la toile, sèche les multiples couches et donne finalement une patine. Terre & Métamorphoses exprime donc également le travail du temps sur les tableaux de Philippe Pastor. Et le résultat est étonnant. Magnifique, répétons-le.